Voyage en train : une réflexion sur la vie

Méditation sur l’Existence : Le paysage défile

Je suis dans le train, beaucoup trop tôt ce matin. Assis seul dans un wagon, je laisse une fois de plus la porte s’ouvrir vers un dialogue intérieur. Vous savez, ce genre de moment où l’esprit vagabonde sans filtre, méditant sur une réflexion sur la vie. Un sentiment étrange, teinté de différentes nuances, éclot doucement.

Le paysage défile à l’envers. Ma tête est tournée vers le quai d’embarquement. Des notes de piano s’échappent de mes écouteurs, glissent jusqu’à mes oreilles, enveloppant cet instant d’une douce mélancolie. À travers les vitres ternies, je vois des traînées d’avions sur ma gauche, et sur ma droite, au loin, les phares de voitures s’étirent en silence.

C’est drôle, non ? Chaque jour, des milliers d’entre nous embarquent dans ce flux migratoire du métro, boulot, dodo. Bercé par le mouvement du train, je ressens une vieille compagne s’asseoir à mes côtés : la mélancolie.

Après une parenthèse dorée passée auprès des miens en cette fin d’année, une pensée m’obsède : que de temps perdu.


Réflexion sur la Vie : Un miroir déformant

Toute ma vie, je me suis cherché dans un miroir déformant. J’ai guetté dans le regard des autres l’amour et la reconnaissance que je croyais ne pas mériter. Et pourtant, paradoxalement, je me suis précipité sur chaque miette que la vie voulait bien m’offrir.

Je me suis toujours vu comme quelqu’un de repoussant. Le regard des passants, leur indifférence, alimentaient cette singularité que je m’impose. Aujourd’hui, je réalise une chose : nous sommes presque tous indifférents les uns aux autres.

Quand deux regards se croisent, ce n’est qu’une fraction de seconde. Les pupilles scrutent, cherchant un fragment de soi à suivre… ou à fuir. Mais ces rencontres s’évaporent, comme des bulles de savon dans le vent. Comme deux flocons de neige légers et fragiles qui hésitent à entrer en contact de peur d’accélérer la gravité vers le sol.


La boîte noire de la mémoire

Mon profond désamour m’a volé bien des moments. Même les compliments ou les preuves d’amour glissent sur moi, comme si mon esprit était imperméable à la lumière. Tout est avalé, comme par un trou noir.

Dans cette boîte noire qu’est ma mémoire, où s’entassent souvenirs et fragments de conscience, une montagne s’est dressée. Une montagne faite de mes attentes irréalisées et de mes élans bridés.

Mais, quelque part, au plus profond, subsiste un souvenir viscéral : celui d’avoir baigné dans un liquide amniotique protecteur, empli d’amour. Alors, où suis-je maintenant ?


Un instant de clarté

Toujours assis, j’observe le soleil qui se lève, tandis que les voyageurs montent et descendent. Ces visages anonymes, chacun portant une histoire que je ne connaîtrai jamais. Et je me prends à rêver : Et si je sortais à n’importe quelle station ? Sans me soucier de la destination finale.

Changer de visage. Être léger comme l’air. Sourire au monde, comme on le fait quand on est jeune et insouciant. Mais la réalité est bien différente : nous comptons les minutes, nous courons après les correspondances, nous essayons de ne jamais perdre une seconde.

Nous sommes ces voyageurs, ces passagers aux visages inexpressifs. Pourtant, je me demande : et si, juste une fois, on brisait ce cycle ? Et si on osait offrir un sourire, simple, sincère, à un inconnu ? Facile à dire… mais si difficile à faire.


Une gratitude retrouvée

Au fil des kilomètres, la mélancolie qui m’accompagnait a décidé de se lever. Elle laisse sa place à une autre compagne : la gratitude. Doucement, elle me murmure que j’ai beaucoup à remercier. Être aimé. Être en bonne santé. Avoir des souvenirs heureux à contempler, comme ces collines baignées de lumière qui défilent sous mes yeux.

Le miroir déformant commence à disparaître. Je ne cherche plus mon reflet dans le regard des autres. Je suis là, simplement moi, un passager parmi d’autres.

Le train ralentit. Une voix annonce l’arrivée à bon port. Je me lève, léger, comme libéré d’un poids invisible.

Et en descendant du train, je me surprends à espérer. Peut-être qu’aujourd’hui, j’aurai enfin le courage de sourire à mon prochain.

Roland Martinez BLOG – Regards Classe Moyenne

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